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Noël, l'indéfinissable

I wish you a merry christmas ! I wish you a merry christmas ! I wish you a merry christmas.. and a happy new year...

Quelques mots, quelques jours et tellement à dire.

En toute franchise, qui fête encore Noel pour une question religieuse ? Qui en a réellement compris le sens ?

Qui souffre, même en y pensant, tant cela lui manque ? Tant le parfum de l'enfance est loin.

Est-ce une fête commerciale ou un moyen de réunir sa famille une fois par an, de lui dire qu'on l'aime ? Qu'en est-il du corps, au milieu de toute cette nourriture ? Qu'en est-il de la culpabilité de ne pas offrir ? Que dire du coût environnemental de tous ces sapins, de ces guirlandes de Noël, qui brillent jusqu'au petit matin ?

"Noël est un mensonge qui réunit les familles autour d'un arbre mort recouvert de lumières, un mensonge tissé de conversations insipides, enfoui sous des kilos de crème au beurre, un mensonge auquel personne ne croit." Delphine de Vigan "C’est le propre de la vie de famille. On vit côte à côte comme si on se connaissait mais on ignore tout les uns des autres. On espère des miracles de notre consanguinité : des harmonies impossibles, des confidences absolues, des fusions viscérales. On se contente de mensonge rassurant de notre parenté. " J-M Guenassia

De plus en plus de parents décident de ne plus fêter Noel. De dire dès le début à leurs enfants que le Bonhomme rouge et blanc n'existe pas. Que c'est un lobie coca-cola et que les copains à l'école se trompent. Qu'on leur a menti.

: Parents indignes ou honnêtes ?

"Dans le monde, près de deux milliards de personnes fêtent Noël le 25 décembre, tandis qu’au moins 200 millions d’autres célèbrent l’anniversaire de Jésus Christ le 7 janvier. Mais des millions d’autres encore choisissent de ne pas fêter Noël du tout.

Pourquoi ? Peut-être sont-ils membres d’une religion qui ne fait pas partie de la chrétienté, comme le judaïsme, l’hindouisme ou le shintoïsme. Ou bien ils sont athées, agnostiques, libres penseurs, humanistes séculiers, etc. et considèrent l’histoire de Noël comme un mythe."* En fait, toutes les religions ont leur équivalent à Noël et leurs traditions : Hanoucca, Aïd el-Kebir, Yom Kippour...

Et ces pratiques ont également bien des failles pour la planète et leurs habitants. Pourtant, chaque peuple y est profondément attaché et voit là un moment pour réunir les siens, un instant que l'on prépare longtemps à l'avance, qu'on imagine, qu'on fantasme. Une tradition qu'il n'est pas question d'enlever, peu importe l'âge, les moyens ou le lieu de vie.

Pour en revenir à Noël, si comme Françoise Dolto je pense qu'il ne faut jamais mentir aux enfants, qu'ils méritent la vérité, il ne faut pas non plus empêcher l'émerveillement. L'illusion si douce qui leur permet de se construire : Il faut rêver toute sa vie, même si c'est l'âge où on sort de l'illusion, pour plutôt accéder à l'imagination, à la symbolisation**.

Ainsi elle ajouta un jour "Le Père Noël est un mythe, pas un mensonge " : Un mythe de générosité.

Peut-être qu'il faut juste raconter l'histoire du père noël, les laisser imaginer, sans pour autant l'utiliser comme moyen de pression ou échafauder toujours plus, pensant apporter du bonheur.

Quand l'enfant se rendra compte qu'il n'y a pas que le Père Noel qui peut donner inconditionnellement, qui est tout amour, alors il pourra plus facilement se détacher de cette image, il n'en sera pas dépendant.

Si le "retour à la réalité" (vers l'âge de 6 ans généralement) ne vient pas d'une demande de sa part, d'un besoin de comprendre, et qu'il se solde par l'arrêt des festivité, alors cela fait très mal. L'enfant peut être très content, rassuré, (car tout cela lui semblait incohérent), qu'en fait ce personnage merveilleux soit ses parents ou au contraire être très triste et ressentir un manque. C'est un sentiment de tromperie qui se mêle d'étrangeté.

Les parents, qui semblaient détenir la vérité, la sécurité, ont été faux pendant longtemps et je n'ai pas compris pourquoi.

Mais j'ai vu un père noel au supermarché et un autre dans la rue, ils étaient différents.

Il y a de grands enfants qui se souviennent d'un rêve flou, plus important encore que le Père Noel... une soirée scintillante, tous les 24 décembre. Ils se souviennent de tous les cadeaux sous l'arbre vert, de la musique joviale... d'une avalanche d'amour.

Pour ces personnes là, le réveillon est à la fois capital mais aussi décevant, chaque fois. C'est comme si l'illusion se rejouait devant eux, mais qu'ils n'avaient plus la naïveté pour la vivre pleinement.

Est-il vraiment possible d'atteindre encore un jour, la sensation magique des premières années ? Est-ce que tu n'atteint pas ça plutôt par procuration, via les plus jeunes ? Alors que faire, continuer pour eux, ou tout arrêter ? Je pense que refuser à ces enfants une fête dont ils ont eu l'habitude, une fête qu'ils chérissent tant, est bien pire encore, que de ne jamais leur avoir permis de la vivre ! L'incompréhension et la nostalgie font beaucoup de dégâts. Et... si on fêtait Noël, mais différemment ?

Ce n'est pas parce que tu connais la recette d'un gâteau, la forme de son moule et sa température, que tu ne prends plus plaisir à le manger...

Finalement c'est peut-être bien comme toutes les autres célébrations : les anniversaires, pâques, la petite souris qui vient chercher les dents, la saint valentin... A partir du moment où on en tire de la satisfaction, que c'est en accord avec nos aspirations religieuses, qu'on en a pris l'habitude, que ces petits rituels sont ancrés dans le temps... les enlever est un traumatisme. Si "il faut mettre un terme" à cela , alors, fais-le de façon progressive, s'il te plaît. Ne tourne pas la page sans parler du symbole de cette tradition, du but à retenir. Sans être sûr que tout le monde a eu son mot à dire.

Bien sûr, d'un autre côté, en grandissant (bien après la désillusion du papa Noël), les festivités ne sont plus un moment si agréable pour tous. Cela arrive si la tradition se perpétue par obligation et non pas par désir.

Chercher des cadeaux, organiser la venue des proches (parfois pas si appréciés !), cuisiner pendant des heures... pour voir trop facilement un conflit éclater.

Noel est ainsi la période de l'année où les familles se morcellent le plus, où les vieilles rancœurs remontent.

La faute à au manque de vitamine D, ou à cette tradition qui s'entretient toute seule ?

Pour les végétariens, ces festivités sont un film d'horreur si on ne leur permet pas de cuisiner et le symbole d'interminables débats.

Pour ceux qui sont atteints de troubles du comportement alimentaire, c'est trop souvent une torture, une perte de contrôle qui est renforcée par les relations familiales compliquées.

Pour une mère de famille fatiguée, c'est de l'argent jetté par les fenêtres, des décorations à ranger et de la vaisselle à laver... si elle veut éviter la culpabilité et faire bonne figure.

Pour un jeune homme divorcé ou pour une personne âgée en maison de retraite, c'est une soirée bien triste de laquelle il se sent obligé de faire quelque chose... de laquelle toutes les publicités parlent, des mois à l'avance.

Mais peu importe. Si tu sens en toi que le vrai Noel te manque, que ce que tu veux vraiment c'est une atmosphère empreinte d'amour et que cela disparaît... alors dis-le ! Achètes des cadeaux (ou mieux, fabrique de petites choses pleines d'amour et de clins d'oeils ), qui t'apportent du bonheur en les offrants. Surtout... ne prévoit jamais d'en recevoir. Achètes un sapin (un faux, c'est mieux, ça salit pas et la nature dit merci), décore le avec ta famille, fait un feu dans la cheminée. Va à l'église avec ceux que tu aimes si cela fait sens pour toi et prépares un beau repas (sans cadavres d'animaux, ils te disent merci aussi !) .

Dire "Joyeux noël" c'est comme dire "Joyeux anniversaire" ou "Bonne année". C'est tellement plus fort quand on le pense vraiment, quand c'est uniquement motivé par de l'affection. Alors oui, dire à quelqu'un qu'on l'aime et lui faire des cadeaux un jour sur 365 seulement, ça paraît bien superficiel.

Mais est-ce que c'est pas mieux que rien ? Est-ce que ça t'empêche d'exprimer les 364 autres jours à tes proches, que tu les aimes toujours autant ?

Gardes en tête que le petit enfant qui décore le sapin, qui écoute l'histoire, c'était surement toi il y a quelques années. Et dis-moi, si tu avais à le revivre, tu voudrais qu'on ferme le livre ?

Pour aller plus loin ;

** "« Sumbolon », le symbole en grec signifie « mettre ensemble » : symboliser c’est mettre ensemble les données externes et la psyché qui les inscrit, sous forme d’expérience et avoir une certaine conscience de ce travail, du fait que ce sont les données « pour soi »." C'est ce que René Roussillon (psychanalyste lyonnais né en 1947) nous dit.

Il parle de la symbolisation primaire, liée à la perception (des larmes coulent sur mes joues) et de la symbolisation secondaire, liée au langage (mettre des mots sur des ressentis, les interpréter -> "je suis triste parce que.."). Entre les deux, ce qui relie, ce serait le transitionnel (le jeu ). Se représenter, ce serait se faire une copie interne du monde, pas identique mais très proche (si la réalité du monde ne soutiens pas cette représentation, on parle alors de fantasme.)

Il faut aider coûte que coûte l'enfant à passer naturellement vers la symbolisation secondaire, à verbaliser ce qui lui arrive, ce qu'il ressent, si c'est dur ou acceptable pour lui.

Pour digérer des fêtes ? 1 goutte d'huile essentielle de citron (citrus limunum) ou de menthe poivrée dans une cuillère à café de miel. De quoi se faire une petite infusion post-repas vraiment sympa, pour nettoyer, digérer et éviter les nausées.

photos : chouquette et blancheline. Mortes en 2015.

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