Ce train, je le connais.
Siège de mes plus terribles adieux,
Ou de retrouvailles, entres amoureux.
Ce train, je le connais.
Départ vers mes plus belles aventures,
Ou retour, plus aisé qu’en voiture.
Parfois, j’ai eu peur de le manquer,
Ou alors qu’il n’arrive jamais.
Parfois, j’étais ivre de sa vitesse,
Collée à la vitre, pied sur les banquettes, je confesse.
Tantôt libre d’acheter un ticket,
Tantôt assujettie aux contrôleurs, terrifiée.
Ca a été aussi souvent faire le pari
De voyager un peu gratuit.
Il est arrivé que je tombe dans le sommeil,
Ou que je chante, danse, sans bouteilles.
Que certains regards m’inquiètent au plus haut point,
Ou que d’autres me rassurent, m’offrent un soutien.
Il est arrivé que je sois en danger,
A cause d’hommes saouls ou un peu éméchés.
Mais plus souvent encore, j’ai rencontré,
Des gens emplis de douceur, de bonté.
Il m’est arrivé de manière imprévue,
De retrouver quelqu’un, à qui je ne pensais plus.
Puis qu’une relation se relance,
Ou que côte à côte, nous partageons le silence.
Oui j’ai vécu de grandes émotions ici,
Allant de Saint Rémy à Paris.
Ce n’est probablement pas pour rien,
Si ce train, je dis le connaître si bien.
Alors que c’est pourtant chaque fois un nouvel inconnu,
J’ai cette sensation précise, une sorte de déjà-vu.