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Le corps

C’est étonnant d’avoir un corps,

Qui marche seul sans effort.

C’est déroutant de se voir là,

Et croire que tout cela n’est pas.

Et la parole est illusoire,

C’est la chaire qui est l’histoire.

Comment se libérer enfin,

Des douleurs qui n’entendent rien ?

Sont-ils à moi tous ces tissus ?

Toutes ces cellules, je n’y crois plus.

Pourquoi se ligueraient-elles autant,

Pour faire faillir l’emménagement ?

Une peau qui serre qui est frontière,

Si souple et fine qu’elle se blesse !

Entre toi et l’autre, une barrière,

Si douce et frêle, on la caresse

Une pupille à regarder,

Pourquoi le miroir fait il peur ?

Gouffre infini mais bien orné ,

Maintenant moi je regarde ailleurs.

Et toutes mes articulations,

Pourtant reliées si solidement !

Pourquoi craquent-elles sans raison ?

Ou se bloquent-elles si souvent ?

Je ne sens même pas mes os,

Pourtant il paraît qu’ils me tiennent !

J’ai peur de m’écrouler là-haut,

Que rien de dur, ne me retienne.

Ce sont mes muscles qui mobilisent,

Le fragile pantin que je suis.

Mais là il faut que je te dise,

Ils sont souvent engourdis.

Parlons maintenant de mes pieds,

Qui sentent la terre à chaque instant,

Pourquoi ont-ils peur de s’ancrer ?

La vie est là et elle m’attend.

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